mardi 17 avril 2012

Effets du croissances démographique sur la croissance economique



Il est parfaitement clair qu'une croissance démographique sera taxée de malthusienne. Probablement pas dans cinquante ans, du moins si l'on s'en tient à des critères économiques. Car le problème, évidemment, est tout autre si l'on se place au point de vue politique. Il est facile de démontrer que la population correspondant au maximum de puissance est plus grande que celle qui correspond au bien-être économique maximum . Mais on n'a pas encore fait de théorie de l'optimum ou du minimum de survivance culturelle, en matière de population.

On peut se demander, par exemple, à propos de la population du Québec, quel est le taux de croissance optimum, compte tenu du maintien de la culture française dans cette province. Est-il souhaitable que les couples aient trois, quatre ou cinq enfants en moyenne? je ne prétends pas pouvoir répondre à cette question. Mais il est intéressant de faire quelques exercices d'arithmé­tique autour de ce problème. En ce moment, la culture française du Québec est assurée par près de cinq millions d'individus qui constituent 80% de la popu­lation de la province. Je ne pense pas qu'on puisse soutenir qu'une telle population soit insuffisante pour maintenir et développer ses attributs culturels, surtout si elle sait profiter de son association au monde francophone. Le problème le plus névralgique est probablement relié à son importance relative dans l'ensemble du Canada ou de l'Amérique du Nord. Il serait sans doute assez peu sage de préconiser une réduction de cette importance relative, pour profiter de quelques avantages économiques. Si l'on admet cela, il faut au moins assurer une légère surfécondité des francophones pour compenser l'appoint de l'immigration anglophone. Si, par exemple, la population cana­dienne non française a trois enfants par couple, il faudrait que les franco­phones québécois en aient environ 3,7 en moyenne pour compenser une immigration nette de 100 000 par année.

Dans ces conditions, les francophones du Québec croîtraient aussi rapidement que le reste de la population du Canada. La réalisation de cet objectif implique des coûts économiques. Les investissements démographi­ques seraient à peu près équivalents dans les deux segments de la population, puisque les deux croîtraient au même taux. Mais les Québécois auraient à assurer le coût de la formation de tous leurs enfants, tandis que les non-Québécois auraient l'avantage de recevoir, parmi les immigrants, une fraction importante d'adultes déjà formés et d'enfants qui le sont partiellement.

Cela ne sera pas nouveau. Pendant longtemps, la population du Québec, à cause de son surplus de fécondité, a dû assumer des coûts supplémentaires au poste de la formation des enfants. On peut estimer que par rapport à l'Ontario, la charge des enfants par adulte a déjà atteint un surplus de l'ordre de 40%. Il n'est que trop évident que cela a été payé, en partie du moins, sous la forme d'une réduction de bien-être, de santé et d'instruction. La surfécondité qui serait nécessaire, dans l'avenir, pour maintenir l'importance relative des francophones québécois, n'implique pas une charge supplémentaire aussi forte que celle du passé. Elle doit être de l'ordre de 15 à 20%. Cela représente environ 4% de la production nationale québécoise. Pris globalement, ce coût supplémentaire n'est peut-être pas énorme. Mais il risque d'être assumé par certaines familles seulement: les plus fécondes. Il peut en résulter de graves injustices, en même temps que des lacunes dans la formation d'une fraction importante des futurs membres de cette société. Il n'y a qu'une façon d'éviter cet inconvénient: répartir le mieux possible sur l'ensemble de la société la charge des enfants, c'est-à-dire instaurer un système convenable de prestations familiales et d'impôt sur le revenu.

Moyennant cela, on aura minimisé les inconvénients qui pourraient résul­ter de charges économiques trop lourdes pour certaines familles. Mais il restera de toute façon un fardeau économique supplémentaire. Personne ne peut faire la preuve qu'un tel choix politique (celui d'une sur fécondité qui permette de maintenir l'importance relative des francophones) est mauvais et je serais le dernier à essayer de le faire. Mais il est probable que ce choix coûte quelque chose et que cela doit être payé soit en consommation actuelle, soit en investissements économiques, ce qui implique une consommation future moins grande. En d'autres termes, si le « faites de l'épargne plutôt que des enfants » de Jean-Baptiste Say ne peut être proposé comme principe de base d'une politique démographique, du moins faut-il se rendre compte qu'au-delà de trois enfants par famille, on doit pratiquer quelque renoncement au bien-être. Et je serais assez tenté de proposer un impôt supplémentaire de 5 ou 10%, pour la croissance démographique, impôt qui servirait à compenser d'une façon moins dérisoire les charges familiales.

PIB-Inde.png 


Prix des matières premières : une opportunité pour l'Afrique ?

Pourquoi la hausse du prix des matières premières n’a t-elle pas permis la réduction de la pauvreté?

Une première hypothèse : la croissance économique est phagocytée par une croissance démographique forte. En fait la croissance réelle n’arrive qu’à partir de 3% de croissance économique. A 3% de croissance économique vous stagnez ; à moins de 3% de croissance économique votre croissance démographique phagocyte votre croissance économique et vous êtes dans une spirale de sous développement. 
Or prenons l'exemple du Sahel : sa population devrait doubler et compter 150 millions d’habitant d’ici 2040. Cette croissance affectera d'ailleurs certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région.

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